Taux d’imposition sur les revenus locatifs meublés : ce qu’il faut savoir en France

3 200 euros. C’est le revenu locatif moyen en meublé déclaré par les Français en 2023. Sous la surface de ce chiffre, une mosaïque de régimes fiscaux et de règles qui s’invitent dans la vie de chaque bailleur, du petit investisseur au multipropriétaire aguerri. Naviguer entre LMNP, LMP, micro-BIC ou régime réel n’a rien d’un parcours balisé : chaque choix fiscal façonne le montant de l’impôt, la rentabilité et même la stratégie patrimoniale. Penchons-nous sur ce qu’il faut savoir pour éviter les chausse-trappes et anticiper les secousses à venir, en particulier celles promises dès 2025.

Location meublée en 2025 : panorama des régimes fiscaux et de leurs spécificités

En 2025, la fiscalité de la location meublée passe à la vitesse supérieure. Deux grandes options s’offrent au bailleur : le micro-BIC ou le régime réel. Le choix n’est ni neutre ni anodin. Il dépend du montant des recettes, du statut du bien (meublé de tourisme classé ou non), et surtout, de la vision de l’investisseur sur le long terme.

Pour y voir plus clair, voici les lignes directrices :

  • Le micro-BIC s’applique pour des recettes locatives jusqu’à 15 000 euros annuels (si meublé de tourisme non classé) ou 77 700 euros pour une location meublée classique.
  • En micro-BIC, l’administration applique un abattement forfaitaire de 30 % (hors meublé de tourisme classé, où l’abattement grimpe à 71 %). Seule la fraction restante (70 % ou 29 %, selon la catégorie) rejoint le revenu imposable, soumis à l’impôt sur le revenu et aux prélèvements sociaux de 17,2 %.
  • Impossible toutefois de déduire des charges réelles en micro-BIC. Avantage : la simplicité de la déclaration.
  • Le régime réel devient obligatoire dès que les seuils sont dépassés ou sur option. Là, toutes les charges réelles (intérêts d’emprunt, travaux, frais de gestion, amortissements…) viennent s’imputer sur les recettes. L’atout principal ? L’amortissement, qui vient réduire la base imposable d’année en année.

À côté, la CFE (cotisation foncière des entreprises) s’impose à toute activité de location meublée, même occasionnelle. Pour la TVA, elle ne concerne que certains meublés de tourisme classés qui offrent des prestations para-hôtelières. Enfin, les règles sur la plus-value immobilière demeurent, sauf pour les cas particuliers du LMP.

L’étape de la déclaration reste incontournable : formulaire n°2042 C PRO, à déposer dans les temps pour éviter toute mauvaise surprise.

LMNP ou LMP : quelles différences concrètes pour votre imposition ?

Faire le choix entre LMNP (loueur en meublé non professionnel) et LMP (loueur en meublé professionnel) n’est pas anodin. Ce n’est pas une simple formalité administrative. Ce statut détermine la fiscalité de la location meublée, le régime social applicable et l’imposition des plus-values à la revente.

Deux paramètres font la différence : le niveau des recettes locatives et la prépondérance de cette activité dans le revenu global du foyer. En LMNP, la location meublée joue un rôle de complément. Les loyers ne dépassent pas 23 000 euros par an ou restent en deçà des autres revenus du ménage. Le bailleur relève alors du régime BIC, peut opter pour le micro-BIC ou le réel, et s’acquitte des prélèvements sociaux (17,2 %), sans cotisations sociales dédiées.

Le passage en LMP s’opère si les recettes locatives dépassent 23 000 euros et constituent la ressource principale du foyer. Depuis peu, l’inscription au RCS n’est plus obligatoire, mais les conséquences sont nettes : le bailleur est redevable de cotisations sociales sur ses bénéfices, qui s’ajoutent à l’impôt. Les charges et amortissements restent déductibles, mais la pression sociale se renforce.

La divergence se creuse lors de la vente du bien. En LMNP, la plus-value immobilière suit le régime des particuliers, avec des exonérations progressives selon la durée de détention. En LMP, c’est la fiscalité des plus-values professionnelles qui s’applique : exonération possible après cinq ans d’activité sous conditions strictes, sinon imposition au barème et aux cotisations sociales.

LMNP LMP
Recettes annuelles < 23 000 € ou secondaires > 23 000 € et principales
Régime social Prélèvements sociaux Cotisations sociales
Plus-value Régime particulier Régime professionnel

Quels taux d’imposition appliquer et comment calculer vos revenus locatifs ?

Le choix du régime fiscal pour une location meublée influe directement sur la méthode de calcul du revenu imposable et sur la note finale à payer. Micro-BIC ou régime réel, la différence n’est pas qu’une question de paperasse : elle peut faire basculer la rentabilité.

Pour les recettes locatives annuelles inférieures à 77 700 euros (location meublée classique), le micro-BIC donne droit à un abattement forfaitaire de 50 % (ou 71 % pour un meublé de tourisme classé). Résultat : seule la moitié, voire moins, des loyers est soumise à l’impôt sur le revenu et aux prélèvements sociaux de 17,2 %. L’amortissement n’existe pas ici, et aucun déficit ne peut être reporté.

Le régime réel, lui, permet de déduire toutes les charges : intérêts d’emprunt, taxe foncière, travaux, assurance, frais de gestion, sans oublier l’amortissement du bien et du mobilier. Cette mécanique, plus technique, peut ramener le revenu imposable à zéro pendant plusieurs années, grâce à la force de l’amortissement.

Exemple simplifié

  • Recettes locatives annuelles : 25 000 €
  • Micro-BIC : imposition sur 12 500 € (après abattement)
  • Régime réel : imposition sur le résultat net après déduction de toutes charges et amortissements

Le taux d’imposition dépend du barème progressif de l’impôt sur le revenu. Les prélèvements sociaux s’ajoutent systématiquement. La déclaration se fait chaque année, via la catégorie BIC.

Jeune femme discutant avec un conseiller sur les revenus locatifs

Location meublée ou vide : ce que changent les nouvelles règles fiscales en 2025

2025 redistribue les cartes pour les bailleurs français. Location meublée et location vide s’affrontent, chacune avec ses atouts et ses contraintes. Le cadre se resserre. Le régime BIC régit la location meublée, tandis que la location vide reste pilotée par les revenus fonciers. Jusqu’ici, la location meublée se démarquait par l’amortissement et la souplesse du micro-BIC, mais la législation évolue vite.

Du côté du micro-BIC, l’abattement reste d’actualité, mais les barèmes et la liste des charges surveillées évoluent. Les meublés de tourisme classés voient leur fiscalité se resserrer : abattement ajusté, durée de location contrôlée, obligations déclaratives renforcées. Les propriétaires doivent composer avec des seuils modifiés et des contrôles plus fréquents.

En face, la location vide conserve le régime des revenus fonciers : micro-foncier avec 30 % d’abattement, ou réel avec la possibilité de générer un déficit foncier déductible. Les critères de choix du régime, la surveillance du DPE et la catégorie du bien (meublé de tourisme classé ou non) jouent désormais un rôle décisif dans la rentabilité.

La déclaration location meublée se fait toujours en BIC, mais l’administration affine ses contrôles. Les différences entre meublé et vide se creusent, et chaque bailleur doit comparer les nouveaux taux d’imposition, la fiscalité sur les plus-values immobilières et la complexité des démarches. En 2025, l’improvisation n’aura plus sa place. Le paysage fiscal réclame d’être lu à la loupe : chaque ligne du bulletin officiel peut transformer le bilan d’une année locative. À chacun d’arbitrer, chiffres en main, pour que l’investissement immobilier ne se transforme pas en casse-tête fiscal.

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