Prévisions de baisse des coûts de construction en 2025

Une courbe brisée après trois ans d’ascension, voilà ce que dessinent les projections 2025 de la Fédération Française du Bâtiment : pour la première fois, le prix moyen des matériaux de construction recule. Les estimations annoncent une baisse de 2 à 4 % sur les matières premières stratégiques, résultat d’un relâchement sur les chaînes d’approvisionnement mondiales et d’une demande européenne qui s’essouffle.

Ce basculement survient alors que le BTP reste englué dans une crise de la demande et que les marges s’amenuisent. Les professionnels du secteur s’interrogent : cette tendance va-t-elle durer, alors que l’incertitude économique s’installe ?

Coûts des matériaux de construction : où en sommes-nous en 2025 ?

En ce début 2025, la trajectoire des coûts dans la construction penche enfin du bon côté. Selon la Fédération française du bâtiment (FFB), le prix des matériaux les plus utilisés marque une décrue entre 2 et 4 % sur les premiers mois de l’année. Un phénomène rare depuis la crise sanitaire, qui touche le bois, l’acier, le ciment, mais aussi certains isolants. Derrière cette inflexion, deux moteurs : la demande faiblit, et les stocks accumulés à la fin 2024 éloignent le spectre des pénuries.

Face à ce ralentissement, les entreprises du secteur revoient leurs stratégies. Plusieurs grands acteurs du BTP décalent leurs investissements ou adaptent leurs appels d’offres, surtout sur les lots de second œuvre. Pourtant, les prix évoluent au gré d’une réglementation environnementale de plus en plus stricte et d’une pression persistante sur les marges. Côté finances, la Banque de France et l’INSEE pointent une santé fragile : chiffre d’affaires en repli, trésorerie sous tension, malgré l’accalmie des coûts.

Quelques repères permettent de mieux saisir l’ampleur du phénomène :

  • Chaque année, près de 200 milliards d’euros de production sont concernés par ces évolutions de prix.
  • La FFB tire la sonnette d’alarme sur l’augmentation des défaillances, aggravée par la contraction des commandes dans le logement neuf.

Les professionnels scrutent aussi les prochains textes réglementaires. Les nouvelles règles environnementales, qui favorisent l’usage de matériaux bas carbone, pourraient ralentir la baisse des prix dans certains segments. Entre obligation de conformité, impératif d’innover et nécessité de préserver les coûts, le secteur tente d’y voir plus clair dans un contexte où la visibilité manque encore.

Quelles tendances pour les prix entre 2025 et 2030 ?

Les scénarios se précisent : la dynamique actuelle de repli des coûts en 2025 pourrait être de courte durée, car la suite de la décennie reste semée d’incertitudes. Une détente sur les taux d’intérêt se profile, portée par une Banque centrale européenne plus souple. Ce mouvement pourrait redonner de l’air à la demande en logements neufs et booster la rénovation énergétique, deux moteurs fondamentaux pour l’ensemble de la filière.

Mais rien n’est gravé dans le marbre. Pour que la construction reparte en France, il faudra une reprise solide. Or, la crise a entamé la capacité d’investissement des ménages comme des promoteurs. Plusieurs facteurs pèseront dans la balance :

  • le mouvement des prix des matériaux, influencé par l’arrivée de nouvelles règles environnementales ;
  • l’utilisation croissante de matériaux biosourcés et de solutions bas carbone, dont le coût reste élevé ;
  • la conjoncture européenne et les décisions de la BCE.

La rénovation énergétique, encouragée par Action Logement et CDC Habitat, pourrait accélérer le changement. Le secteur table sur une hausse modérée des coûts, ajustée selon l’offre, la demande et la montée des contraintes réglementaires. Certains experts misent sur un retour progressif à la normale, mais la volatilité des matières premières et la pression carbone continueront à rogner les marges des entreprises du bâtiment.

Intérieur d

Des solutions concrètes pour faire face à la volatilité du secteur

La fluctuation permanente des prix dans la construction impose aux entreprises de revoir leurs méthodes, qu’il s’agisse des grands groupes ou des PME ancrées dans les territoires. Entre la hausse des coûts, les nouvelles normes environnementales et la difficulté à recruter, le secteur avance en terrain mouvant. La pénurie d’ouvriers qualifiés continue de ralentir les chantiers, même si le recours à l’intérim permet parfois de limiter la casse.

Pour faire face, les directions financières intègrent davantage de clauses d’indexation dans les contrats, histoire d’amortir les mauvaises surprises. D’autres misent sur les achats groupés de matériaux biosourcés : le coût à l’unité reste élevé, mais cette stratégie sécurise les stocks et stabilise les tarifs sur des postes-clés.

La rénovation énergétique s’impose aussi comme un moteur. Les soutiens publics, France Relance, Plan National de Relance et de Résilience, stimulent la rénovation et l’entretien du parc immobilier, générant plusieurs millions de mètres carrés rénovés chaque année et dynamisant l’activité.

Face à la multiplication des nouvelles normes, la préparation devient incontournable. Les fédérations professionnelles, telles que la FFB, multiplient les outils de veille pour permettre aux entreprises de s’adapter rapidement, sans rupture sur les chantiers. La réforme inaboutie de MaPrimeRénov’ a bousculé les habitudes, mais elle a aussi accéléré la structuration et la professionnalisation du secteur.

Le défi reste entier : affronter l’incertitude, miser sur la coopération et inventer de nouvelles façons d’allouer les ressources. Pour le BTP, il s’agit moins de parier sur la stabilité que de s’ancrer dans l’agilité. Le chantier est ouvert, à chacun de trouver sa place pour bâtir l’avenir.

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